Océanie (Oceania)
L’Océanie est une région du monde qui n'est pas un continent stricto sensu. Cependant, cette région étant souvent assimilée à un continent par les géographes, on peut considérer cette partie du monde comme le moins étendu des continents émergés de la Terre. Située dans l'océan Pacifique, elle s'étend sur une superficie de et comprend plus de d'habitants, répartis dans seize États indépendants et quinze territoires. Elle englobe toutes les terres situées entre l'Asie et l'Amérique, ainsi qu'une partie de l'archipel malais. Elle est divisée en quatre régions : l'Australasie, la Micronésie, la Mélanésie et la Polynésie,.
L'Australie comprend l'essentiel de sa surface et de sa population, et, alors que le reste de l'Océanie est un ensemble de, la terre principale d'Australie est parfois considérée comme une masse continentale à elle seule. La Nouvelle-Zélande et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont les deux autres principaux États d'Océanie. Les territoires composant le reste du continent sont des États insulaires indépendants (Fidji, Îles Salomon, Samoa, Tonga...) ou des régions rattachées à d'anciennes puissances coloniales, comme la France (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna) ou les États-Unis (Hawaï, Guam, Îles Mariannes du Nord, Samoa américaines).
Le continent océanien est peuplé depuis des millénaires par différents groupes ethniques, dont les Aborigènes d'Australie et les Papous. Outre l'anglais et le français, langues dominantes en Océanie depuis la colonisation, les deux principaux groupes linguistiques parlés sont les langues papoues et les langues austronésiennes. Huit des dix plus grandes villes d'Océanie se trouvent en Australie, dont Sydney et Melbourne qui concentrent à elles seules près d'un quart de la population du continent. Cinq autres villes comptent plus d'un million d'habitants : Brisbane, Perth, Auckland, Adélaïde et Honolulu.
Le néologisme français « Océanie » vient du mot « océan ». En 1804, le géographe français d'origine danoise Conrad Malte-Brun (1775-1826) propose le nom d'« Océanique » pour l'ensemble Australasie + Polynésie de Charles de Brosses, dans un traité de Géographie mathématique, physique et politique publié en commun avec Edme Mentelle. Malte-Brun reprend et réaffirme l'appellation « Terres océaniques » en 1810 et 1812. Le nom même d’Océanie est inventé par le cartographe Adrien-Hubert Brué pour la carte qu’il publie en 1814, et dont le titre complet est : « Océanie, ou cinquième partie du monde, comprenant l’archipel d’Asie, l’Australasie et la Polynésie (ou le continent de la Nouvelle Hollande et les îles du Grand Océan) ».
Au début du, l'Australie qualifiée d'île-continent est intégrée en tant que partie continentale au vaste ensemble d'îles du Pacifique regroupé sous le terme d'Océanie, ce qui est un paradoxe car continent vient du latin continere et désigne « une très grande masse de terres entourée par des océans » ou « une vaste étendue de terre d'un seul tenant ». Les géographes européens qui ont découpé le monde en cinq parties (Europe Asie Afrique Amérique Océanie, l'Antarctique étant considérée comme un continent que depuis le milieu du, ce découpage apparaissant aujourd'hui entaché d’européocentrisme) faisaient bien la distinction entre les deux termes de « continents » et de « parties du monde », mais le second terme est devenu désuet, si bien que l'usage quasi exclusif du mot « continent » a rendu paradoxal le nom d'Océanie. Les géographes font désormais la confusion entre Océanie comme partie du monde et comme continent, et ont de plus introduit, par l'entremise des géologues, le terme de continent australien.
Le genre féminin s'accorde au genre des autres parties (Europe, Afrique...). L'adjectif et le substantif « océanien » apparaissent dès 1845, preuve du succès de cette invention. Les spécialistes de l'Océanie sont appelés océanistes.